Le ministère de l’Education Nationale vient de prendre conscience qu’il fallait réformer l’apprentissage des mathématiques en France. Dans cet article, je vous propose d’apprendre l’essentiel du rapport de 96 pages publié sur le site de l’Education Nationale et de découvrir la méthode qui rend les petits Singapouriens champions toutes catégories en mathématiques! Et je vous propose même de télécharger gratuitement un livret PDF de 8 pages pour tester cette méthode avec vos enfants ou vos élèves !
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Les résultats des petits écoliers français en mathématiques ne cessent de se dégrader. C’est ce que montre plusieurs évaluations internationales du niveau des élèves en mathématiques comme l’évaluation Timss 2015 (Trends in International Mathematics and Science Study) qui place tout simplement la France au dernier rang des 19 pays participants !
Les évaluations françaises ne sont pas plus rassurantes : ainsi, l’enquête de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) nous apprend que 42,4 % des élèves ont une maîtrise fragile des mathématiques, voire de grandes difficultés. Multiplier 35,2 par 100 représente ainsi un obstacle majeur pour la moitié des élèves en fin de primaire !
Côté professeurs, ce n’est guère mieux : un tiers des professeurs des écoles déclare ne pas aimer enseigner les mathématiques.
C’est pour cette raison que notre ministre de l’Education Nationale, Monsieur Jean-Michel Blanquer, a décidé de confier à Cédric Villani, député de l’Essonne et à Charles Torossian, inspecteur général de l’éducation nationale, une enquête portant sur l’enseignement des mathématiques. Cette enquête commandée en octobre dernier a permis d’analyser les difficultés, d’identifier les points de blocage, et de formuler des propositions concrètes et opérationnelles.
Le rapport, qui vient tout juste d’être publié sur le site du ministère, est un document assez indigeste de 96 pages. Malgré tout, il dresse un bilan assez réaliste de la situation et il propose 21 mesures principales pour améliorer l’enseignement des mathématiques en France. J’ai lu le rapport en intégralité et je vous propose d’en retirer l’essentiel.
Le rapport aborde les deux dimensions du problème de l’enseignement : le « professeur » et l’« élève ».
Côté professeurs des écoles, nombreux sont ceux qui se sentent fragiles, voire incompétents en mathématiques. Le rapport insiste donc sur le volet « formation » : les professeurs doivent bénéficier d’une formation initiale solide et d’une formation continue régulière et de qualité : 18 heures d’animation pédagogique dans le premier degré, avec des contenus qui, trop souvent, ne répondent pas aux attentes de la profession, c’est bien trop peu !
Le rapport propose aussi de créer des laboratoires de mathématiques équipés d’un matériel spécifique (équipement informatique notamment) Ces laboratoires, qui seront le nouveau cœur de la formation continue, permettra aux équipes de se réunir, de rencontrer les intervenants extérieurs (collègues mettant en œuvre des pratiques innovantes, enseignants d’autres disciplines ou d’autres établissements, enseignants-chercheurs, etc.), de chercher de manière collaborative des problèmes, bref, de se former (sur la modélisation, la didactique, l’expérimentation numérique, etc.).
Le rapport propose également que chaque enseignant de mathématiques puisse visiter trois fois par an les classes de ses collègues, et puisse participer à des missions dans d’autres pays européens dans le cadre du projet Erasmus+.
Le professeur doit aussi avoir le sentiment de faire partie d’une équipe : l’intégration d’enseignants (notamment novices) au sein d’une équipe compréhensive, conciliante et composée de collègues aux expériences et compétences variées est indispensable. Enfin, la confiance doit exister entre les professeurs et l’administration, en particulier le personnel d’encadrement qui doit piloter les équipes afin de favoriser leur travail commun, et faciliter toute initiative pédagogique intéressante.
Côté élèves, le rapport insiste sur le rôle de l’affectivité dans les apprentissages. Il faut encourager les élèves, valoriser leurs progrès, même limités, leur manifester une confiance dans leur capacité à apprendre les mathématiques. Il faut donner à l’élève le plaisir d’apprendre, apprendre par le jeu avec des dispositifs comme les concours (comme le concours Kangourou), les rallyes, les ateliers..
Prendre en compte la dimension affective de la relation pédagogique et ne pas oublier que l’apprentissage n’est pas une opération exclusivement intellectuelle, dédramatiser l’erreur, reconnaître qu’elle participe aux apprentissages, voilà de bonnes idées à mettre en place rapidement !
En lisant ce rapport et ses annexes, j’ai trouvé de très nombreux sites qui peuvent être très utiles aux professeurs et même aux parents pour organiser des ateliers ou des concours :
Le site Animaths, qui propose des conférences autour de grands mathématiciens,
Le site Maths en Jeans, qui propose des ateliers pédagogiques,
La Fondation Blaise Pascal, qui finance des projets d’animation ou de vulgarisation des mathématiques,
Un autre site, l’Ile logique, qui vous propose entre autres d’envoyer des faux-profs dans la classe afin d’aiguiser l’esprit critique des élèves …
Et bien sûr, le site officiel du concours Kangourou.
Le rapport propose donc d’encourager les partenariats institutionnels avec le périscolaire ( clubs de mathématiques, de modélisation, d’informatique, de jeux intelligents, etc.) en rémunérant les intervenants et en adaptant les emplois du temps des enseignants.
L’élève doit aussi avoir le temps d’essayer, d’éventuellement se tromper, d’analyser son erreur, puis d’essayer à nouveau.
Pour parvenir à ce résultat, le rapport propose d’utiliser la méthode d’enseignement dit « méthode de Singapour ». La méthode employée est une synthèse de pratiques didactiques et pédagogiques efficaces, reposant sur les travaux de nombreux chercheurs ou s’inspirant de textes plus anciens. Pendant quinze ans, la méthode a été testée, corrigée et améliorée grâce aux retours du terrain. Tous les professeurs du pays ont été formés dans l’Institut national de l’éducation. Ces efforts ont porté leurs fruits : les performances des élèves sont montées en flèche et l’île de Singapour, ainsi que quelques autres pays de l’Asie du Sud-est sont les mieux classés en ce qui concerne les performances de l’enseignement de mathématiques!
La méthode de Singapour propose 3 étapes d’apprentissage bien identifiées : l’étape concrète, l’étape imagée et l’étape abstraite. La méthode propose également que les quatre opérations (addition, soustraction, multiplication, division) soient introduites dès le CP, leur sens étant exploré dès la maternelle. Dans la méthode de Singapour, la verbalisation est centrale : dès la maternelle, le professeur encourage l’élève à raisonner à voix haute et à échanger avec les autres en mettant « un haut-parleur sur sa pensée ».
Et ce n’est pas nouveau. « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». C’est Boileau qui le disait déjà au 17ème siècle !
La méthode de Singapour s’inspire largement des pédagogies Montessori (qui repose sur l’éducation sensorielle, le non-dirigisme des enseignements et l’autocorrection) et Freinet (fondée sur l’expression libre des enfants, des écoles sans autorité, sans discipline, où se pratiquent des « promenades scolaires », où il existe un matériel scolaire abondant et spécialisé). En plein accord avec la pédagogie Freinet, le rapport propose de développer la manipulation de matériels pédagogiques pour l’apprentissage du calcul, des opérations, des formules géométriques en 2D ou 3D, etc. (jetons, cubes emboîtables, matériel de base 10, bouliers, réglettes colorées, planches à clous avec élastiques ou géoplans, mosaïques de formes géométriques, tangrams, solides à remplir avec de l’eau ou du sable, balances, verres doseurs, etc.) et donc d’ allouer à chaque école un budget pour l’achat de matériel pédagogique en mathématiques.
J’ai trouvé cette méthode vraiment géniale : apprendre par le jeu, passer progressivement du concret à l’abstrait, quelle bonne idée ! Personnellement, c’est toujours ce que j’essaye de faire à la maison ! Je crée des livrets ludiques et pédagogiques à thème, certains sont déjà disponibles, d’autres sont en cours de finalisation. Vous pourrez désormais trouver l’ensemble des livrets pédagogiques sans quitter le blog : cliquez ici ou sur les images ci-dessous si vous voulez les découvrir ! Paiements sécurisés via Paypal ou par carte bancaire via Stripe. Aucune donnée de carte bancaire n’est stockée sur le blog !
Et comme j’ai vraiment envie de vous faire découvrir la méthode de Singapour, je vous propose de télécharger gratuitement une fiche pratique pour la découvrir. Que vous soyez instit ou tout simplement parent, n’hésitez pas à la télécharger et à tester la méthode avec vos enfants !
Dans ce document PDF gratuit, vous trouverez une fiche atelier pour découvrir l’addition avec la méthode de Singapour. Vous pourrez ainsi tester cette méthode en pratique avec vos enfants !
Et vous y trouverez même une jolie fiche que vous pourrez imprimer et plastifier pour laisser les enfants s’exercer avec des feutres type Weleda à l’addition en suivant la méthode de Singapour !
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envoyer moi j’en ai besoin
merci jen ai besoin
Merci pour le livret je souhaite mettre cette méthode en place à la rentrée.
Merci j en ai besoin.
geniale votre methode que j’ai appreciée !!!
De rien, profitez !
bonjour lorsque je clique sur le lien pour le livret rien ne s ouvre.Merci
Bonjour merci de lire la rubrique d’aide sur mon blog…
Bonjour, merci pour ce blog et cet échange de pratique. Je suis professeur des écoles en maternelle et je suis assez surprise que l’on présente la méthode de Singapour comme révolutionnaire. En maternelle, dès la petite section, nous manipulons, jouons des situations mathématiques (la marchande par exemple)…Nous verbalisons aussi bien sûr. Nous sommes nombreux à utiliser « vers les maths » de chez ACCES où on retrouve aussi ce passage à la symbolisation (jeu des lapins par exemple). Vous donnez comme exemple sur votre blog « la maison du 4 ». Ce sont des outils que l’on utilise déjà aussi notamment en CP. Une année, sur le modèle de « bout de gomme », j’avais créé les petites maisons avec mes élèves. Je me demande juste si les gens ont une idée de ce qui se passe dans une classe.
Bonjour c’est super ce que vous faites mais je pense que tous les instits ne sont pas à l’aise avec la méthode.
merci pour le livret
Bonjour merci de soutenir le blog en me payant un café avant toute demande de fichiers